· De David Nicolas
L'importance du ratio Oméga-3 de la viande rouge
Harvard identifie le statut en Oméga-3 comme le 8ᵉ facteur prédictif majeur de risque de décès, aux côtés du tabagisme, de l'obésité, de l'hypertension et de la sédentarité.
Oméga-3 VS Oméga-6
Les médias dépeignent souvent les Oméga-6 comme les grands méchants à fuir absolument. Ce n'est pas le cas. Comme les Oméga-3, ils sont essentiels, ce qui signifie que notre corps ne peut pas les synthétiser, et nous devons les obtenir par l'alimentation.
Les ω-6 jouent un rôle crucial dans la réponse inflammatoire, indispensable pour nous défendre contre les infections et réparer nos tissus (après une séance de sport par exemple).
Si l'inflammation est souhaitable, elle devrait toujours être aigüe (intense mais de courte durée), et c'est là qu'interviennent les ω-3 aux actions antagonistes. Ce sont les pompiers !
Idéalement, ces deux acides gras devraient donc cohabiter dans un équilibre parfait de 1:1 dans notre corps... Ce qui est loin d'être le cas dans nos sociétés modernes où le ratio est de 1:15 voir 1:20.
Ce déséquilibre promeut une inflammation chronique, facteur de risque majeur pour des maladies métaboliques (cardiovasculaire, diabète, cancers...).
Causes du déséquilibre ω-3:ω-6
Tous les produits ultratransformés, pâtisseries et fastfood, qui représentent jusqu'à 70% de l'alimentation des français, utilisent des huiles végétales comme l'huile de soja, de maïs, de tournesol et de carthame. Elles ont l'immense avantage (pour les industriels) d'être bon marché et très stables à la cuisson. Mais l'énorme inconvénient (pour nous) d'être hyper riches en acide linoléique (oméga-6).
Alors que notre consommation d'Oméga-6 a explosée, nos apports en Oméga-3 se sont effondrés : poissons gras, œufs bleu-blanc-cœur, graines de lin et de chia, noisettes et algues.
Viande rouge et statut en Oméga-3
Comme nous, les vaches sont des mammifères incapables de synthétiser ces acides gras essentiels. Elles les obtiennent par leur alimentation, et cette dernière modifie donc directement la composition de leur graisse.
Ainsi, les animaux nourris à l'herbe ont naturellement un ratio ω-3:ω-6 idéal, proche de 1:1. Ce n'est pas le cas des bœufs de l'agriculture classique : ils consomment majoritairement du maïs et des tourteaux de soja, ce qui rend leur viande plus pauvre en ω-3 et riche en ω-6, déséquilibrant le ratio (1:15).
Il est amusant de constater qu'un même produit (la viande rouge), sera donc bénéfique dans un cas et dangereux dans l'autre (pro-inflammatoire), selon son mode d'élevage. Un constat que nous avions déjà dressé à propos du CLA qui protège du cancer, du diabète et des maladies cardiovasculaires : le bœuf nourri à l'herbe en contient 4x plus ! (plus d'infos)
L'importance des Oméga-3
En plus de leurs actions anti-inflammatoires, les oméga-3 réduisent les niveaux de triglycérides, abaissent la pression artérielle et diminuent le risque de maladies cardiaques. Ils sont essentiels pour le développement et le fonctionnement du cerveau et jouent un rôle protecteur contre les troubles neuropsychiatriques, l'anxiété et la dépression.
Conclusion
Le bœuf nourri à l'herbe est une excellente source d'Oméga-3 et d'Acide linoléique conjugué (CLA), qui participent à la pleine santé, la fonction cognitive et la longévité. Au contraire, la viande rouge issue de l'agriculture intensive a des effets pro-inflammatoires potentiellement nocifs qui augmentent les risques de maladies métaboliques et de décès.