

· De David Nicolas
Chapitre 25 - Comment nous allons révolutionner la filière volaille ?
Le Haché Féroce a changé la donne. Ce n’est pas juste une viande. C’est le premier multivitamine naturel à rendre les carences impossibles. En plus, il est délicieux. Ce succès nous a propulsés sur le devant de la scène.
Ensuite, nous avons lancé l’EVOO Féroce. Récemment, 60 millions de consommateurs a analysé 22 huiles d’olive de grande surface. Le verdict est sans appel : microplastiques dans toutes (y compris les bio), oxydation fréquente, qualité globale médiocre. Il nous fallait une alternative. L’EVOO Féroce est née : la première huile d’olive conçue pour la santé humaine.
Ce choix était aussi stratégique. Je ne voulais pas que Féroce soit perçue comme une "simple" marque de viande. Féroce est une mission, pas une catégorie.
Et maintenant ?
Les projets ne manquent pas : bouillon d’os, vinaigre de cidre fermier, rillettes de sardines entières, miel brut... Mais je veux te parler d’un projet en particulier : les Hachés Volaille Féroce.
Même recette que pour le bœuf : une base de blanc de poulet, enrichie de foie et de peau. Nous n'avons pas eu à faire beaucoup d'itérations : les prototypes se sont révélés excellents. Pourtant, il faudra attendre octobre pour qu’il arrive dans ton assiette. Pourquoi ?
Parce que chez Féroce, la recette ne fait que 50% du produit. L’autre moitié, c’est la matière première.
Une volaille, une révolution
Nous sommes partis d'une feuille blanche pour établir le cahier des charges précis de l’élevage des poulets Féroce. Puis je me suis mis en quête d’une filière capable d’y répondre. Et je n’en ai pas trouvé.
Visiblement, nous sommes seuls à formuler ce type d’exigence. Probablement parce que nous sommes les seuls à pouvoir les valoriser. Même histoire qu’avec le bœuf : avant Féroce, un animal nourri à l’herbe n’était pas mieux valorisé qu’un autre engraissé au maïs.
Alors on a décidé de faire un test grandeur nature. L’éleveur reçoit les poussins à J+1, puis les élève pendant 65 à 90 jours. J’ai choisi d’acheter une production entière — environ 3 000 poulets — pour expérimenter notre modèle de A à Z.
L'un des dirigeants de la coopérative m'a confié qu'il n'avait jamais vu de nouveauté de ce genre depuis 30 ans. Loin de lui faire peur, ça l'a excité. Pourtant, il reste plusieurs défis à relever.
Par exemple, j’ai exprimé le souhait que 70 % de leur alimentation provienne de l’herbe, des insectes et des vers de terre. Sauf qu’un technicien m’a expliqué que les poules, en tant que proies, ne s’éloignent pas facilement des bâtiments. On ouvre les portes ? La moitié ne sort pas. L’autre reste à moins de dix mètres. Alors, comment les pousser à explorer leur environnement naturel ?
Réduire la quantité de graines dans les mangeoires ? Le risque, c’est qu’elles deviennent agressives entre elles... Et si on plantait des arbres sur les parcours pour créer des abris naturels ?
Autre défi : le soja. Je n’en veux pas. Pourtant, il semble indispensable à la phase de démarrage en raison de sa richesse protéique. D'après le technicien, il n'y a aucune alternative... jusqu'à ce que je propose de le remplacer par des insectes déshydratés. Finalement, nous avons conçu notre propre aliment, sur-mesure.
Voilà pourquoi c'est un projet qui va prendre du temps : entre la validation du cahier des charges final, la mise en place chez un éleveur partenaire, et la réalisation du cycle complet (qui sera plus long que la norme, parce qu’on choisit des races rustiques à croissance lente)... on vise une sortie pour le mois d’octobre.
Ce sera une première, non seulement en termes de composition, mais aussi de modèle d’élevage. Et peut-être que ça en inspirera d'autres... en tout cas, je l'espère !