Chapitre 26

Les éleveurs français en voie de disparition

Chapitre 26 - Les éleveurs français en voie de disparition
Chaque semaine, les prix de la viande bovine s’envolent : +25% en un an. Ce n’est pas la demande qui explose — elle stagne. C’est un phénomène plus profond qui fait monter les prix : la disparition des éleveurs.

📉 Entre 2010 et 2020, la France a perdu 31 000 éleveurs bovins. C’est 30% en moins en dix ans. Et le mouvement continue.

Pourquoi ?
  • Des conditions de travail dures, avec des astreintes régulières et un travail physique exigeant
  • Une rémunération insuffisante, sous la pression de la grande distribution
  • Une image dégradée de la profession, dans une société qui connaît de moins en moins le métier (et qui ne voit que les abus montrés par L214…)
Dans ces conditions, les jeunes générations n'ont pas envie de prendre la relève de leurs parents ou bien préfèrent se tourner vers les monocultures végétales, plus rentables.
J’en discutais récemment avec François, qui dirige notre atelier de transformation en Normandie. Selon lui, dans quelques années, il n’y aura tout simplement plus assez de matière première pour tous. C’est un problème majeur. Mais aussi une opportunité de réinventer nos modèles agricoles.
 
C’est exactement le combat que nous menons avec Féroce.

1. Restaurer la dignité du métier
 
J’ai rencontré des éleveurs incroyables. Des hommes de cœur, passionnés, proches du vivant. Sur nos étiquettes, un simple scan de QR code permet déjà de découvrir leurs visages, leurs mots, leurs engagements.
 
Et en août, j’emmène une quinzaine de créateurs de contenu à leur rencontre pour raconter leur histoire.

2. Investir dans la formation
 
La semaine dernière, j’ai déjeuné avec Laurent, le fondateur d’une plateforme qui forme les agriculteurs aux pratiques agricoles régénératives : agroécologie, élevage vertueux, polyculture…

Ces approches ne sont plus une option. Elles sont indispensables pour répondre aux défis écologiques actuels. Mais surtout, elles prennent soin de tous les vivants : des animaux mieux traités, des aliments plus sains pour les consommateurs, et des éleveurs plus épanouis.

Je veux aider à faire de cette plateforme l’école des agriculteurs de demain — en apportant une vision entrepreneuriale, un réseau et du capital. Et pourquoi pas, créer une ferme pédagogique Féroce, un lieu physique pour expérimenter, transmettre, et inspirer.
 
3. Garantir une juste rémunération
 
Chez Féroce, nous avons fait un choix : vendre en direct, sans passer par la grande distribution. C’est ce qui nous permet de rémunérer dignement les éleveurs, sans rogner sur la qualité, ni exploser les prix pour nos clients.

Mais nous allons plus loin : en valorisant l’ensemble de l’animal — viande, abats, graisse, os — nous utilisons jusqu’à 80% de la carcasse, contre 60% en moyenne. C’est plus rentable pour les éleveurs, plus respectueux de l’animal, et plus cohérent avec notre vision de la densité nutritionnelle.
 
5. Construire des fermes durables, ensemble
 
Les éleveurs connaissent la terre, pas les montages financiers. Acheter une ferme, s’équiper, c’est souvent s’endetter à vie. Et travailler 60 heures par semaine pour moins que le SMIC.

Demain, je veux créer des filières souveraines Féroce, financées via du crowdfunding. Vous pourriez investir dans une ferme, recevoir 7 à 8% de rendement, en argent ou en produits Féroce — et même y passer quelques jours pour respirer.
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Chapitre 27 - Un an plus tard, Féroce change d'échelle