De David Nicolas

Chapitre 3 - Premières Livraisons : L'heure du Verdict

Dans cette newsletter hebdomadaire, je te raconte les coulisses de la création de Féroce.
La semaine dernière : Chapitre 2 - Ce que j'ai découvert sur la viande rouge en créant Féroce

Lancer une boîte, c'est comme faire décoller un avion. Le pilote pousse les moteurs à fond, mais les 350 tonnes de métal restent immobiles face à la piste. Puis, au prix d'un effort faramineux, il commence à avancer. À mesure qu'il accélère, la friction diminue et l'inertie prend le relais, le rendant plus léger, jusqu'à s'arracher du sol. Une fois dans la stratosphère, il peut parcourir des milliers de kilomètres, en ne consommant qu'une fraction de l'énergie nécessaire au décollage.

Mais avec Féroce, tout a été si vite que j'ai dû construire l'avion en vol. En attendant la livraison des 100 premiers kilos, j'ai acheté un nom domaine, bricolé un site avec Shopify et créé des visuels d'un steak imaginaire avec MidJourney.

Les outils no code et l'IA sont de véritables superpouvoirs au service des entrepreneurs pour tester des idées en quelques jours, sans investissements ni compétences préalables.

Sur le plan administratif aussi, tout s'est simplifié : j'ai immatriculé la société en 24h avec LegalStart et ouvert un compte Qonto dans la foulée. Il est loin le temps de ma première boite où j'avais dû construire un business plan complet pour être accepté au Crédit Mutuel..

Mes vacances en Bretagne se sont transformées en une expédition dans les fermes normandes, où Lauranne m'a expliqué comment les pâturages rotatifs revitalisent les sols et confèrent au lait et à la chair des vaches leurs avantages nutritionnels uniques. 

Avec un mélange d'excitation et d'appréhension, j'ai enfin reçu les premiers échantillons d'Ancestral Blend la veille du baptême de ma fille. L'occasion idéale de confronter mon idée au palais d'une trentaine de cobayes bienveillants.

Honnêtement, mes premières cuissons étaient loin d’être parfaites. Mais des retours enthousiastes résonnaient depuis la table : « C’est tendre et savoureux ! », « Incroyable, on ne sent pas du tout les abats », « C’est différent, mais meilleur qu’un steak classique ! ».

Un sourire satisfait se dessine sur mon visage : j'étais sur la bonne voie ! Même mon frère, qui déteste tout ce qui sort de l'ordinaire, poisson, canard, gibier et j'en passe, se ressert avec gourmandise.

Le lendemain, j'imprimais les premières étiquettes pour livrer les clients du Féroce Club. Les retours me font halluciner. Chloé, végétarienne depuis 10 ans, recommence à manger de la viande pour sa santé : elle adore. Des parents en font goûter à leurs enfants qui les qualifient de "meilleurs steaks du monde". Les avis sont unanimes, c'est férocement bon.

Aujourd'hui, après seulement deux mois d’activité et plusieurs centaines de commandes, la satisfaction des clients est toujours de 5/5. Moi, qui ai toujours lancé des projets digitaux, je découvre la joie de créer une entreprise artisanale, avec des produits tangibles qui rendent mes clients à la fois heureux et en meilleure santé.

C'est une fierté immense.

PS : Je reçois de nombreuses questions sur les réassorts, car nous sommes toujours en rupture de stocks. En réalité, nous avons été livrés lundi, mais tout avait déjà été vendu en précommande. Le prochain arrivage est prévu pour la mi-octobre et 80% du stock prévu est déjà réservé. J'ai peur que nous devions fonctionner en flux tendus encore quelques mois, le temps de sourcer de nouveaux élevages partenaires qui respectent nos standards de qualité.

La semaine prochaine
Chapitre 4 : Comment le végétarisme m'a aidé à créer la meilleure viande au monde