· De David Nicolas
Chapitre 4 - Être Végétarien m'a aidé à créer la meilleure viande au monde
Dans cette newsletter hebdomadaire, je te raconte les coulisses de la création de Féroce. La semaine dernière : Chapitre 3 - Premières Livraisons : L'heure du Verdict |
Depuis des années, ma consommation de protéines animales me posait un dilemme éthique. Qu'est-ce qui se cache réellement derrière ces morceaux de viande emballés dans du plastique, anonymes et aseptisés, que l'on trouve en supermarché ? Incapable de répondre à cette question, j'ai choisi de me tourner vers un régime plus végétalisé.
Cependant, cette transition ne s'est pas déroulée comme je l'espérais : ballonnements, digestion difficile, chute d'énergie, et baisse de performance. Bien sûr, chaque changement alimentaire demande une période d’adaptation, mais après plusieurs mois, le constat était indéniable : je me sentais objectivement moins bien.
Or, nous avons la chance inestimable d'être incarné dans un corps pour jouer au grand jeu de la vie et je veux y jouer pleinement : dédier mon énergie à des projets porteurs de sens, à des moments de partage avec ceux que j'aime, et à des aventures sportives hors norme telles que ma traversée du Désert en Namibie au mois de novembre.
Alors je me suis mis en quête d'une solution.
Ma première idée fut la chasse. Des animaux sauvages, vivant dans leur milieu naturel, prélevés selon des quotas nécessaires à la survie des espèces, et préservés du stress des abattoirs. Mon beau-père est chasseur, et je l'ai accompagné une fois en montagne. Nous avons marché des heures en silence, les sens aux aguets. Il m'a appris à reconnaître les traces et à comprendre les habitudes des troupeaux de mouflons. Nous en avons vu beaucoup, pourtant il n'a pas tiré une balle. Il ne sélectionne que les animaux âgés et seulement s'il est certain de ne causer aucune souffrance. La chasse à l'approche qu'il pratique est exigeante. Elle nécessite une connaissance parfaite de la nature et un respect total de l'animal. Mais combien de chasseurs partagent son éthique ?
J'ai donc poursuivi mes recherches.
Je me suis plongé dans l’étude des labels et des cahiers des charges pour identifier les pratiques agricoles les plus respectueuses de mes valeurs. J'ai découvert que les vaches élevées en pâturages rotatifs participaient à séquestrer le carbone dans les sols, équilibrant leurs émissions, tout en offrant un profil d'acide gras Oméga-3 idéal.
Grâce à Pour De Bon, une marketplace qui permet d'acheter directement auprès des producteurs, j'ai trouvé des éleveurs normands, labellisés bio et Bleu-Blanc-Cœur, qui répondaient à mes exigences.
Lorsque j'ai visité leur ferme, j’ai compris que j’avais trouvé ce que je cherchais.
Alain et Lauranne m’ont montré comment leurs pratiques agricoles respectaient la terre, les animaux et l’humain : des panneaux solaires, un séchoir à foin pour garantir une alimentation 100% à l'herbe toute l'année, des prairies rotatives à perte de vue... tout respirait la cohérence écologique. Ils m’ont également expliqué leur projet de rétablir le lien entre la ville et la campagne avec des journées de découverte pour sensibiliser les élus.
Cela faisait 2 ans que je commandais régulièrement chez eux quand je les ai appelés pour leur parler de mon idée d'un steak haché composé de muscle et d'abats.
Bien sûr, Ancestral Blend est une merveille nutritionnelle. Mais c'est surtout une viande de qualité, respectueuse du bien-être animal autant que de l'environnement et de la juste rétribution des agriculteurs. Être éleveur est un métier difficile où les congés n'existent pas. Mis sous pression par la grande distribution, ils sont nombreux à survivre difficilement malgré des semaines de 80h d'un travail harassant. En valorisant chaque partie de l'animal, nous pouvons payer plus cher les carcasses, et contribuons à une rémunération plus juste pour ces femmes et hommes qui nous nourrissent.
La semaine prochaine Chapitre 5 : Plus que des steaks, la philosophie Féroce |