· De David Nicolas
Chapitre 9 - La rencontre décisive
Dans cette newsletter hebdomadaire, je te raconte les coulisses de la création de Féroce. La semaine dernière : Chapitre 8 - Le problème que je n'aurais jamais pensé avoir |
François dirige les Éleveurs de la Charentonne, l’atelier où sont confectionnés nos Hachés Féroce. Mais sa véritable passion, ce sont les 160 hectares de prairie où paissent ses vaches.
Quand j’appelle pour discuter prix, il m’invite plutôt à visiter sa ferme.
Un billet de train pour L’Aigle plus tard, me voilà les pieds dans la boue, à la conquête de l’avenir de Féroce.
Ses yeux s'illuminent lorsqu'il évoque la Limousine, une race rustique qui brave la météo pluvieuse de Normandie sans jamais avoir besoin de véto, et son coup de foudre pour l'Angus, avec sa superbe robe noire et son caractère amical.
Amical, justement : j'y pense alors qu’une dizaine de ces géants de plus de 600 kg m’entourent, me reniflant et me caressant de leurs cornes. François continue son récit, moije fais bonne figure mais je n'en mène pas large !
Alors que nous marchons vers la ferme, le troupeau galope joyeusement avec entrain, et je trouve ça magnifique. Ils semblent tellement heureux dans ces prés sauvages à perte de vue.
Plutôt que de contrôler la nature, François collabore avec elle.
Un taureau vit en liberté pour une reproduction naturelle, tandis que les veaux grandissent auprès de leur mère jusqu’à 7 ou 8 mois. Les troupeaux pâturent sur des prairies en rotation, permettant à l’herbe de se régénérer. À la fin de l’été, ils savourent les mûres des haies sauvages, qui offrent abri, refuge pour la biodiversité, et même une pharmacie naturelle : en cas de douleur, les animaux mangent les feuilles de saule aux vertus apaisantes.
Grâce à cette organisation inspirée de la nature, François ne passe que deux heures par jour à la ferme. À 9h, il arrive au bureau pour exécuter ses missions de PGD d'une boite de 250 salariés (je suis frappé par leurs sourires, ils semblent tous aussi heureux que ses vaches !).
La générosité de son partage, l’amour sincère pour son troupeau et pour son métier m’ont profondément touché.
Tout ce qu'il m’a montré résonne avec la vision de Féroce. Curieusement, François n’a aucun label bio ou bleu-blanc-cœur. Quand je lui demande pourquoi, il répond simplement :« Mes vaches mangent de l’herbe parce que c’est ce qu’elles sont censées manger, pas pour une étiquette verte. »
Je comprends, mais pour ceux qui n’ont pas eu, comme moi, la chance de voir son exploitation, ces labels restent des repères de confiance.
Dans le train de retour, je réfléchis.
Et si j'étais capable de rétablir ce lien entre la Terre et l'Assiette ?
J'imagine un QR Code sur les étiquettes qui permettrait au consommateur d'accéder à une visite immersive de l'élevage, mais également aux analyses labo qui prouvent la qualité de sa viande. Serait-ce techniquement possible ?
La semaine prochaine : Chapitre 10 - La Certification Féroce |